Myre (en turc : Mira) est une ville antique de Lycie, au Sud-Ouest de l’Anatolie, sur le fleuve Myros. Elle s’appelle en grec τα Μύρα ou η Μύρα, en latin et en anglais Myra. Il semble que ce nom soit lycien, la racine » Myrrh » pouvant signifier « la cité de la déesse mère ».
Le site de Myre se situe aujourd’hui à Demre qui comptait 15 972 habitants en 2007. Outre le tourisme, la principale activité économique repose sur la production de fruits et légumes des environs (citrons, grenades et cultures sous serres).
Myre existe depuis le ve siècle av. J-C., mais elle n’est mentionnée dans des écrits connus qu’à partir du ier siècle : elle est citée par Strabon comme étant une ville importante de la confédération lycienne (-168 à +43). À l’époque romaine, au début de notre ère, Myre était la métropole de la Lycie et devait en grande partie sa prospérité au commerce du murex et de la pourpre qui en était extraite.
L’ un de ses évêques du début du ive siècle, saint Nicolas de Myre est un des saints les plus populaires de toute la chrétienté, il contribue à faire connaître le nom de Myre dans des pays très éloignés de l’Anatolie.
Au siècle suivant, la ville devint la capitale de l’éparchie byzantine de Lycie sous Théodose II, qui régna de 408 à 450. À l’issue d’un siège en 809, la ville fut prise par les Abbassides, conduits par le calife Haroun ar-Rachid. Cet événement marqua le début de son déclin.
Au début du règne d’Alexis Ier Comnène (1081 – 1118), Myre fut reprise par d’autres envahisseurs, les Seldjoukides. Dans la confusion, des marins de Bari emportèrent les reliques de Saint Nicolas, qui arrivèrent à Bari le 9 mai 1087. C’est vers cette ville que se rendirent désormais les pèlerins.
La nécropole
Les ruines de la ville lycienne et romaine sont en grande partie recouvertes de limons alluviaux. L’ Acropole sur le plateau de Demre, le théâtre romain et les thermes romains (eski hamam) ont été en partie fouillés. Le théâtre romain a été détruit lors d’un tremblement de terre en 141, mais reconstruit par la suite.
Myra est surtout connue pour sa nécropole constituée, comme celle de Telmessos, de tombeaux rupestres percés dans la falaise, que l’on date du ve siècle av. J-C.. Les tombeaux sont décorés d’une représentation du mort, de ses parents ou de ses amis.
Il existe deux nécropoles de tombes lyciennes taillées dans la roche sous la forme de façades de temples sculptées dans les faces verticales des falaises de Myra : la nécropole fluviale et la nécropole océanique. La nécropole océanique se trouve juste au nord-ouest du théâtre. Le plus connu, à 1,5 km en amont du Demre Cayı depuis le théâtre, est nommé tombeau du Lion ; il était encore peint de rouge, de bleu et de jaune lorsqu’il fut décrit par le voyageur Charles Fellows en 1840.

Un peu à l’arrière du théâtre, et bien visible de celui-ci se trouve la nécropole dite maritime. Cette partie de la colline est entièrement creusée de tombes dont les façades aux fausses portes représentent l’entrée d’une maison et les défunts placés à l’intérieur. Quelques cénotaphes excavés représentent un temple car le toit est en pente et non en ogive.




Andriake était le port de Myra à l’époque classique, aujourd’hui envasé. La structure principale qui a survécu jusqu’à nos jours est un entrepôt (horrea) construit sous le règne de l’empereur romain Hadrien (117-138 après JC). À côté de cet entrepôt se trouve un gros tas de coquillages Murex, preuve qu’Andriake avait une industrie de production de colorant pourpre.
Des fouilles sont menées à Andriake depuis 2009. Les horrea ont été transformés en musée des civilisations lyciennes, qui compte sept salles exposant des objets découverts lors des fouilles de la ligue Lycienne. Les structures du marché du port, ainsi que l’agora, la synagogue et une citerne de 6 m de profondeur, 24 m de long et 12 m de large ont été restaurés. Un navire de l’époque romaine de 16 m de long, une grue et un chariot ont été placés devant le musée.
Comment sont disposées les tombes lyciennes ?
Selon la légende, l’âme après la mort se transforme en une créature ailée, s’élevant vers un monde meilleur. Par conséquent, les tombes ont été disposées le plus haut possible afin de raccourcir le chemin vers le ciel pour le défunt. Naturellement, cela n’était disponible que pour les nobles et les riches. Ainsi naquit peu à peu la cité des morts dans les rochers. La tombe était entièrement taillée dans la pierre, les autres matériaux étaient interdits. A l’intérieur, il se composait de 2 petites pièces, sculptées l’une au-dessus de l’autre. Il y avait un sarcophage. Selon la coutume, des vêtements, de la nourriture et des articles ménagers, ainsi que des bijoux, des armes et des objets religieux ont été laissés près de lui. À l’extérieur, l’entrée était un temple miniature avec des colonnes, un portique et un faux toit. De loin, la nécropole ressemble à un rayon de miel ou à un nid d’hirondelles.
Selon les résultats des recherches, les tombes lyciennes sont la forme la plus ancienne et la plus rare de monuments funéraires. Des reliefs servaient de décorations et un sarcophage servait de lieu de repos. Une chambre funéraire était située entre la base et le couvercle. La plupart des tombes de l’époque de l’Empire romain ont été conservées ; elles sont beaucoup plus simples et moins bien conçues que les échantillons antiques.
Ainsi, les colonnes sont reconnues comme un modèle pour l’ordre ionique, et l’Héraion lycien est un mélange de parties traditionnelles grecques et orientales.
Il existe des nécropoles rocheuses dans plusieurs régions de Turquie et chacune a ses propres caractéristiques. Dans le monde, vous pouvez trouver des tombes construites séparément, dans lesquelles tous les canons sont pleinement observés. Mais l’intérêt principal est le complexe rocheux. Dans l’aspect architectural, les analogies avec la disposition des maisons ou des temples sont clairement tracées. Il n’y avait qu’une seule entrée dans chaque chambre, elle était fermée par une énorme pierre. La façade représente des scènes de la vie des personnes enterrées dans des sarcophages.
Sur la façade, on distingue également les sépultures individuelles et familiales. Dans le premier cas, il y a 2 colonnes près de l’entrée, dans le second. Des récipients en terre cuite et des figurines ont été installés à côté des sarcophages. À partir d’eux, vous pouvez déterminer ce qu’une personne a fait au cours de sa vie.
A l’époque de l’apogée du Monde, le culte d’honorer les morts était assez fort. Des proches ont tenté de protéger les tombes de la souillure, pour laquelle une tablette spéciale avec une malédiction était incrustée près de l’entrée, censée arrêter celui qui venait avec de mauvaises intentions. Tous les membres de la famille ont participé à la création de l’amulette. Le voleur, une fois attrapé, a également été soumis à une amende impressionnante. Souvent son montant est prescrit par le propriétaire de la tombe de son vivant. À l’heure actuelle, la plupart des tombes ont été ouvertes et les portes en pierre ont été détruites.
Histoire de Myra
La ville ancienne de Myra fit au IIème siècle av. J-C. partie de la ligue lycienne. Conquise, comme toute la région par Alexandre le Grand, elle se développa pendant la période hellénistique et romaine grâce à son port, Andriake.
Byzantine, seldjoukide, puis ottomane elle périclita vers le VIème siècle, suite à l’envasement de la rivière Miros la coupant ainsi d’un accès facile à la mer pour les marchandises.
Abandonnée avant de disparaître complètement, elle ne fut redécouverte qu’au XIXème siècle. De son ancienne gloire ne subsiste que le théâtre et les deux nécropoles rupestres.
Le site antique de Myra se situe à 2,5 km au Nord de la petite ville de Demre. Vous pourrez y découvrir un intéressant théâtre antique ainsi qu’une belle nécropole creusée dans la montagne.

Le théâtre fut à l’origine construit par les grecs comme le montre la cavea de 38 gradins creusés à même la colline. Il pouvait accueillir 8000 spectateurs mais son porticus summa permettant l’évacuation facile des spectateurs a malheureusement disparu.

Suite au tremblement de terre de l’an 141 le théâtre fut entièrement réaménagé par les romains. Un mur de scène, inconnu des grecs fut construit et un nouvel orchestra permit les combats de gladiateurs et de fauves.











Nous vous recommandons de compléter la visite par la découverte de l’église Saint Nicolas de Demre et de la baie de Kekova.